J'entendais
dernièrement sur une radio subventionnée le témoignage d'une victime de
l'affaire de pédophilie de "l'école en bateau". Cette victime
expliquait très clairement le processus de manipulation mis en œuvre par
l'éducateur pédophile : "sur le bateau, nous étions toujours considérés
comme des adultes libres et responsables de nos actes." Ainsi les
adolescents (12/13 ans) étaient considérés comme responsables de leurs actes
puisque considérées adultes. Mais voilà, que faut-il faire pour que les
victimes revendiquent un statut comme adulte responsable ? Car, en effet, entre
considérer une victime potentielle comme responsable de ses actes et
l’affirmation par la victime de sa responsabilité, il y a une marge immense. Un
travail intense de suggestion, d'isolement, de formatage et de déracinement
devra être entrepris.
Par ce témoignage, nous devinons en
creux la stratégie perverse mise œuvre par les lobbies qui militent pour la
légalisation de la pédophilie, comme ils militent déjà pour la légalisation de
la PMA et de la GPA en utilisant les amorçages que sont le mariage pour tous et
la théorie du genre. Car, tout se jouera en effet sur la notion de
responsabilité : lorsque l'adolescent se revendiquera comme libre et
responsable, alors la responsabilité du prédateur ne sera plus complète. C'est
l'objectif à atteindre.
Or, pour l'instant le verrou est
encore fermé à double tour : spontanément, naturellement, culturellement,
moralement, il est monstrueux d'abuser sexuellement d'un mineur. Tout s'oppose
en nous à voir en l'enfant un être responsable qui choisirait de s'adonner en
toute conscience à de telles déviances. Les personnes saines d'esprit se
révoltent contre un tel mensonge : ils savent que l'enfant et/ou le jeune adolescent
ne sont pas en pleine capacité de choisir en toute connaissance de cause.
Aussi,
quelle stratégie adopter devant la résistance de ces idiots de réactionnaires
sains d'esprit !? Comment faire devant toute cette masse idiote qui ne
veut toujours pas se plier à l'idéologie du libéralisme libertaire !?
Comment faire pour que les partenaires sexuels mineurs potentiels puissent être
considérés comme responsables ou, dans un premier temps, en partie responsables
de leurs actes ? Comment faire pour passer de 18 ans à 16 ans, de 16 ans à 14 à
12 ans … ?
Pour
cela, il convient de détruire la notion du bien et du mal. Il convient
d’aplanir et de faire disparaître la différence entre le bien et le mal. Comme pour tout combat contre l'esprit, tous ceux qui espèrent un jour
s'adonner légalement à ce genres de pratiques immondes, devront mettre en œuvre
une stratégie par étapes progressives et successives : faire sauter les verrous
mentaux, moraux et sociaux les uns après les autres. La stratégie à suivre pour les libéraux au service du marché et les
libertaires au service de la révolution libidinale se trouve dans la
destruction du fonctionnement normal du cerveau.
On peut donc dire que la société
doit s'efforcer de faire porter l’imitation vers des stéréotypes hiérarchisés
qui constituent l'ordre social et permettent à la société de se maintenir et à
la civilisation de se transmettre de génération en génération.
Comment détruire cette organisation
vitale pour tout groupe humain ?
•
Les
libéraux doivent forcément détruire les multiples prohibitions et interdits
portant sur les objets, les comportements et les relations entre les membres d’un
groupe social. Ils doivent également détruire toutes les formes de solidarité
et de charité au sein des groupes sociaux. Et ce pour une raison simple et
évidente : il s'agit pour eux de gagner de l'argent et de conquérir des marchés
afin de gagner toujours plus d'argent. Aussi, toutes les formes de protection, de
solidarité, d’interdit et de prohibition seront des obstacles à abattre.
•
Les
gauchistes libertaires, quant à eux, veulent lever toutes les inhibitions, les
interdits liés à la sexualité, aux mœurs, aux comportements sociaux, à
l’expression artistique, à la religion, … : il faut, partout et en tout
domaine, faire des expériences. En bons postmarxistes, l’Homme doit se libérer
de toutes les formes d'aliénation.
Si
les libéraux veulent être les maîtres des matières, des échanges et de
l'argent, les libertaires veulent être les maîtres des sens. Les libéraux et
les gauchistes libertaires possèdent donc objectivement des intérêts
idéologiques communs. Par conséquent, pour ces deux protagonistes, tout ce qui
pourra détruire l'ordre social et moral sera positif pour l'avancée de leur
idéologie de mort commune.
Il conviendra donc de libérer
l'imitation négative, celle qui porte sur l'imitation d'appropriation source de
rivalité : celle qui va permettre simultanément la destruction de l'ordre
social et qui permettra de détruire les inhibitions morales. Ce travail de sape
prend beaucoup de temps mais, pour ces ogres, la liberté est à ce prix.
Le désir est de nature mimétique.
Lorsque
je désire ce téléphone portable dernier cri, cette voiture rutilante, cette
belle maison avec piscine, cette promotion dans ma carrière professionnelle,
cette femme, cet homme, je suis persuadé que mon désir résulte exclusivement
d’un choix libre et autonome. Il y a moi et l’objet de mon désir : le désir est
parfaitement linéaire entre moi et l’objet, je sors ma carte bleue et je
l’achète.
Cependant, si le désir n’était
qu’exclusivement linéaire, les sentiments d’envie, de convoitise, de jalousie
et de haine réciproque et les mots pour dire ces sentiments et ressentiments ne
devraient pas exister ? Par ailleurs, dans la publicité, il ne devrait y avoir
qu’une simple présentation des propriétés objectives des objets ? Or, à y
regarder d’un peu plus près, mes sentiments d’envie autant que les stratégies
publicitaires désignent la présence d’un autre ou des autres qui se montrent
toujours totalement comblés par la possession de ces objets.
Enfin, n’avez-vous jamais ressenti
cette perte d’intérêt pour l’objet une fois qu’il est en votre possession. Une
sorte d’obsolescence non pas technique mais presque libidinale se dégage d’eux.
Ainsi, si rapidement l’objet n’est plus le centre de mon désir, c’est peut-être
que l’objet n’en est pas exclusivement le centre ?
L’architecture du désir n’est pas
linéaire mais triangulaire. L’autre joue toujours un rôle déterminant dans ce
triangle. Les objets possédés par l’autre semblent toujours plus désirables : « l’herbe est toujours plus verte dans le
jardin du voisin. »
Mais, avant que le mimétisme
devienne ontologique, il y a en amont un mimétisme portant sur le geste
d’appropriation. Et l’imitation du geste d’appropriation ne se fera pas sans
violence. Cette imitation du geste d’appropriation que René Girard nomme « mimésis
d’appropriation » se rencontre chez l’Homme comme dans le monde animal.
René
Girard dans « Des choses cachées depuis la fondation du monde » donne deux
exemples frappants de l’imitation du geste d’appropriation :
a : « Si un individu (il s’agit ici d’un singe) voit un de ses congénères
tendre la main vers un objet, il est aussitôt tenté d’imiter son geste. Il
arrive aussi que l’animal, visiblement, résiste à cette tentation, et si le
geste ébauché nous fait sourire parce qu’il nous rappelle l’humanité, le refus
de l’achever, c’est-à-dire la répression de ce qui peut déjà se définir comme
un désir, nous amuse encore plus. »
b : « Mettez un certain nombre de jouets, tous identiques, dans une pièce
vide, en compagnie du même nombre d’enfants ; il y a de fortes chances que la
distribution ne se fasse sans querelles. » (René Girard, « Des choses cachées
depuis la fondation du monde », Éditions Grasset 1978, pages 16 et 17.)
On le voit, dès qu’un individu du
groupe porte la main vers un objet, ce geste d’appropriation entraîne une
imitation immédiate d’appropriation de ce même objet. Ainsi, si le geste
d’appropriation porte bien initialement sur des objets qui assouvissent des
besoins ou appétits de la vie animale (nourriture, femelle, etc.), il va surtout
faire converger des mains avides vers un même objet et cela entraînera
forcément le groupe dans des conflits qui ne seront pas sans violence.
Les objets ne provoquent donc pas en
eux-mêmes les conflits, mais en revanche c’est bien l’imitation du geste
d’appropriation qui les déclenche : si tous nous nous portons avidement vers le même objet, « il y a de fortes chances que la distribution ne se fasse sans
querelles. » : une situation de concurrence et de rivalité est alors
inéluctable.
Si les animaux sont dotés de
barrières instinctuelles qui les empêchent de s’entre-tuer, il n’en va de même
chez l’homme. La rivalité mimétique ne sera pas arrêtée dans sa progression
vers toujours plus de violence. Le mimétisme d’appropriation deviendra désir
mimétique : désir selon le désir de l’autre.
La nature du désir est mimétique et d’architecture
triangulaire. Le système libéral libertaire le sait parfaitement, mais vous ne
devez surtout pas en prendre pleinement conscience. Ce système veut que vous
affirmiez une liberté sans faille, une autosuffisance à toute épreuve. Il veut
que vous affirmiez la ligne droite alors que c’est toujours déjà le triangle qui
travaille et qu’il s’efforce de faire travailler à plein régime : c’est le rôle
de la publicité, de tous les médias de masse et de la sous culture mercantile
anglo-saxonne.
C’est
aussi la stratégie interindividuelle du pervers.
En somme, la nature mimétique du
désir doit demeurer cachée à l’individu, le système ne fait qu’appuyer sur la
pédale d’accélérateur afin d’augmenter le régime du moteur. Il appuie donc sur
la mimésis d’appropriation pour faire jouer à plein régime l'orchestre du
"désir selon le désir de l’autre".
Nous
observons donc une double pression simultanée : sociale et interindividuelle
:
1 - Par une propagande de masse via
l'ensemble les médias, il s'agit de détruire les cadres sociaux et culturels.
Il s’agit d'empêcher systématiquement l’imitation de modèles et de repères
familiaux et sociaux, d'interdire la formation d’un cadre stabilisateur. Ainsi, en bonne logique perverse, le
libéralisme libertaire fera partout et par tous les moyens de la propagande la
promotion de l’autosuffisance et de l'individualisme : la personne belle, libre
et riche qui ne doit rien aux autres et surtout pas aux anciens, à ses parents,
à sa famille, à la tradition et encore moins aux perdants.
En
effet, la stratégie dans ces médias de masse aux ordres sera de ringardiser de
manière systématique tout ce qui relève des valeurs traditionnelles, des
repères familiaux, historiques, des frontières, des catégories esthétiques,
etc. Il s’agira également de culpabiliser, par le procédé de la victimisation,
tous ceux qui osent encore faire des différences culturelles, territoriales,
religieuses, etc. Bref, toutes les
formes de hiérarchisation seront considérées comme discriminatoires et
immédiatement condamnées par la pensée dominante : c’est contraire au
principe d’égalité. C’est ce que l’on nomme aujourd’hui le politiquement
correct. Ce procédé va tellement loin aujourd’hui que des mots de la langue
Française sont tout simplement supprimés : race, mademoiselle, par
exemples (voir également toute la novlangue). Je n’ai guère besoin d’insister
d’avantage sur ce point que vous avez tous observés et dont parfois vous
souffrez dans votre vie quotidienne et/ou professionnelle.
Retenons
que ce premier procédé a pour but principal de vous culpabiliser : de vous
faire douter de vos repères. L’objectif est de vous isoler, de faire de vous
une monade vide et pour ainsi dire abstraite. C’est-à-dire, le sujet parfait au
service du libéralisme libertaire. Et ce à tel point que vous finissez par vous
dire : « je suis un vieux con,
je ne suis pas dans le vent. Il faut vraiment que je change.» A ce stade les libéraux libertaires marquent
un point décisif : vous êtes disposé à rentrer dans le jeu, car vous êtes
désormais sur la pente du déracinement. Le premier virus mental est de provoquer
le doute par le mécanisme de la culpabilisation. Pour les autres, ceux qui
résistent, une stratégie d’isolement sera mise en œuvre.
Il
s'agit donc d'empêcher la socialisation de l'individu en l'arrachant à toutes
les règles qui permettent l’accès au langage et au savoir (le savoir étant
constitué de différences et de hiérarchies). Pousser l’individu, ainsi formaté,
à s’autodéterminer, à choisir seul ses propres règles et ses propres
comportements et ce dès le plus jeune âge. Pousser chacun à l’individualisme. Faire fonctionner à plein régime le mythe de la liberté et de l’égalité
de toutes les choses, de tous les individus et de tous les comportements. Bref,
rendre la société parfaitement horizontale en toute chose.
2 – Conjointement à cette
destruction de l’ordre social, une intense attaque sur les rapports
interindividuels sera menée. Les médias de masse aux ordres et toute la sous-culture
mercantile anglo-saxonne (la publicité, le cinéma, la pornographie, la musique
commerciale, l’art contemporain, les jeux vidéo, …), voir même l’organisation
du travail : s'efforceront à faire tourner à plein régime le mécanisme de la
rivalité mimétique. Il s'agira
d'encourager l’individu à prendre systématiquement la pente de l'imitation des
modèles proposés par la propagande : désirer selon le désir de l’autre et suggérer
l’être de l’autre comme modèle à suivre. Il s'agira ici de favoriser les
rivalités mimétiques ontologiques. Favoriser le déclenchement des luttes pour
le prestige avec toutes les formes de structures d'autorités et encourager de
la sorte le dépassement des inhibitions et des interdits moraux.
Progressivement les libéraux libertaires
peuvent espérer obtenir un Homme Nouveau : une sorte de monstre hyper
consommateur de tout, livré aux débordements libidinaux. Une sorte de mutant
bientôt totalement désinhibé. Un
mutant répondant aux exigences de leur idéologie de mort. Un monstre qui
refuse l’autorité, un monstre jamais rassasié de posséder, un monstre incapable
de se contrôler ou de reporter ses désirs. Une sorte de mutant qui n’est plus
ni homme ni femme, qui n’a plus de genre. Un mutant qui veut tout et tout de
suite. Un mutant revendiquant très tôt son indépendance, sa liberté et la libre
utilisation de son corps : "mon
corps est ma propriété !" En bon produit du libéralisme libertaire, ce
mutant fera de son corps son capital, capital qu’il souhaitera faire fructifier
et utiliser comme il l’entendra.
Cet Homme Nouveau ainsi fabriqué
exigera bientôt un cadre normatif : "je
veux une norme qui me dise ce que je peux faire, c’est tout ! Et celui qui ne
veut pas me donner ce cadre au nom de principes supérieurs, me fait l’offense
d’une ignoble discrimination !" Il voudra même faire faire des enfants
par d’autres et les acheter.
Nous pouvons déjà observer ce type
d’individus hyperactifs, incapables de se concentrer, ne supportant plus la
contradiction, ne respectant aucune contrainte et refusant toute forme de
hiérarchie. Ils sont de plus en plus nombreux et souvent de plus en plus
jeunes.
Nos
gouvernements républicains, qui depuis longtemps ont abandonné tout cadre moral
supérieur, qui ne reconnaissent aucune loi morale au-dessus de celles édictées
par l’Homme et pour l’Homme (l’Homme étant le début et la fin de toute chose),
se plieront forcément à la pression de ces mutants. C’est pourquoi, comme la
république le fait à chaque fois, par démissions successives et faiblesse
morale, elle écrira un texte de loi. Certes, ce texte sera initialement noir de
contraintes, mais un texte malgré tout. A ce stade, nous imaginons facilement
la suite : comme toujours les contraintes de papier sauteront les unes après
les autres… Et bientôt nous y serons : le règne de l’indifférenciation totale.
Le rêve d’Orwell sera réalisé.
Il
sera là ce mutant armé de son attirail législatif et dépourvu enfin de toute
empathie. C’est-à-dire ne vivant plus la joie et la souffrance de tout autre
comme si elle était la sienne : un mutant définitivement fermé à l’esprit
saint, à la grâce et à l’amour.
Anticipation :
Nous
ne pouvons pas encore imaginer comment sera le monde habité par ces mutants,
mais nous pouvons déjà observer les premiers spécimens.
Le plus souvent nous pouvons les
observer dans les milieux les plus propices à leur gestation artificielle
rapide : les milieux cosmopolites, les médias, la sous-culture mercantile de
masse, la finance, la publicité … C’est-à-dire l’ensemble des activités où l’on
ne produit rien, où l’on n’est que rarement confronté au réel. Où l’oisiveté,
le paraître, le pouvoir et l’argent sont au cœur du système. Ces zombies sont toujours
proposés comme modèles par la propagande de masse. Nous les observons également
dans les classes les plus basses de la société. Où les victimes du système ne
pouvant devenir mannequin, acteur, journaliste, présentateur télé, …,
deviennent racaille. Mais eux, ils vont en prison … Pour combien de temps
encore ?
"Que faire si Dieu n'existe
pas, si Rakitine a raison de prétendre que c'est une idée forgée par l'humanité
? Dans ce cas l'homme serait le roi de la terre, de l'univers. Très bien !
Seulement, comment sera-t-il vertueux sans Dieu ? Je me le demande. [...] En
effet, qu'est-ce que la vertu ? Réponds-moi Alexéi. Je ne me représente pas la
vertu comme un chinois, c'est donc une chose relative ? L'est-elle, oui ou non
? Ou bien elle n'est pas une chose relative ? Question insidieuse. [...] Alors
tout est permis ?"
(Paroles de Mitia (Dimitri) dans Les frères Karamazov de Dostoïevski, 4e
partie, Livre XI, chapitre 4).
Vincent pour
l’Alliance Royale
Avril 2014
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