mardi 29 avril 2014

La civilisation à la croisée des chemins

Républicains, "encore un effort si vous voulez "que la civilisation disparaisse définitivement !

J'entendais dernièrement sur une radio subventionnée le témoignage d'une victime de l'affaire de pédophilie de "l'école en bateau". Cette victime expliquait très clairement le processus de manipulation mis en œuvre par l'éducateur pédophile : "sur le bateau, nous étions toujours considérés comme des adultes libres et responsables de nos actes." Ainsi les adolescents (12/13 ans) étaient considérés comme responsables de leurs actes puisque considérées adultes. Mais voilà, que faut-il faire pour que les victimes revendiquent un statut comme adulte responsable ? Car, en effet, entre considérer une victime potentielle comme responsable de ses actes et l’affirmation par la victime de sa responsabilité, il y a une marge immense. Un travail intense de suggestion, d'isolement, de formatage et de déracinement devra être entrepris.
Par ce témoignage, nous devinons en creux la stratégie perverse mise œuvre par les lobbies qui militent pour la légalisation de la pédophilie, comme ils militent déjà pour la légalisation de la PMA et de la GPA en utilisant les amorçages que sont le mariage pour tous et la théorie du genre. Car, tout se jouera en effet sur la notion de responsabilité : lorsque l'adolescent se revendiquera comme libre et responsable, alors la responsabilité du prédateur ne sera plus complète. C'est l'objectif à atteindre.
Or, pour l'instant le verrou est encore fermé à double tour : spontanément, naturellement, culturellement, moralement, il est monstrueux d'abuser sexuellement d'un mineur. Tout s'oppose en nous à voir en l'enfant un être responsable qui choisirait de s'adonner en toute conscience à de telles déviances. Les personnes saines d'esprit se révoltent contre un tel mensonge : ils savent que l'enfant et/ou le jeune adolescent ne sont pas en pleine capacité de choisir en toute connaissance de cause.
Aussi, quelle stratégie adopter devant la résistance de ces idiots de réactionnaires sains d'esprit !? Comment faire devant toute cette masse idiote qui ne veut toujours pas se plier à l'idéologie du libéralisme libertaire !? Comment faire pour que les partenaires sexuels mineurs potentiels puissent être considérés comme responsables ou, dans un premier temps, en partie responsables de leurs actes ? Comment faire pour passer de 18 ans à 16 ans, de 16 ans à 14 à 12 ans … ? 
Pour cela, il convient de détruire la notion du bien et du mal. Il convient d’aplanir et de faire disparaître la différence entre le bien et le mal. Comme pour tout combat contre l'esprit, tous ceux qui espèrent un jour s'adonner légalement à ce genres de pratiques immondes, devront mettre en œuvre une stratégie par étapes progressives et successives : faire sauter les verrous mentaux, moraux et sociaux les uns après les autres. La stratégie à suivre pour les libéraux au service du marché et les libertaires au service de la révolution libidinale se trouve dans la destruction du fonctionnement normal du cerveau. 

Le cerveau humain fonctionne essentiellement par imitation. L’imitation est négative lorsqu’elle porte sur le geste d’appropriation (j’y reviendrai plus loin). Cette imitation est source, en effet, de conflits et donc de violence. En revanche, l'imitation est positive lorsqu’elle porte sur des modèles, des objets, des comportements qui ne déclencheront pas la rivalité mimétique. Les imitations positives permettent à chacun de s'inscrire et de vivre en société (la famille étant la première société organique qui civilise le jeune enfant). En effet, toutes les sociétés ont mis en place des barrières, des interdits, des règles, afin d’empêcher ou de canaliser les rivalités résultant de l'imitation du geste d'appropriation. De ce long processus sont issues les différentes cultures. Le rôle de la société est de transmettre et de faire respecter l'ensemble de ses règles qui permettent précisément la vie en société.
On peut donc dire que la société doit s'efforcer de faire porter l’imitation vers des stéréotypes hiérarchisés qui constituent l'ordre social et permettent à la société de se maintenir et à la civilisation de se transmettre de génération en génération.
Comment détruire cette organisation vitale pour tout groupe humain ?
        Les libéraux doivent forcément détruire les multiples prohibitions et interdits portant sur les objets, les comportements et les relations entre les membres d’un groupe social. Ils doivent également détruire toutes les formes de solidarité et de charité au sein des groupes sociaux. Et ce pour une raison simple et évidente : il s'agit pour eux de gagner de l'argent et de conquérir des marchés afin de gagner toujours plus d'argent. Aussi, toutes les formes de protection, de solidarité, d’interdit et de prohibition seront des obstacles à abattre.
        Les gauchistes libertaires, quant à eux, veulent lever toutes les inhibitions, les interdits liés à la sexualité, aux mœurs, aux comportements sociaux, à l’expression artistique, à la religion, … : il faut, partout et en tout domaine, faire des expériences. En bons postmarxistes, l’Homme doit se libérer de toutes les formes d'aliénation.
Si les libéraux veulent être les maîtres des matières, des échanges et de l'argent, les libertaires veulent être les maîtres des sens. Les libéraux et les gauchistes libertaires possèdent donc objectivement des intérêts idéologiques communs. Par conséquent, pour ces deux protagonistes, tout ce qui pourra détruire l'ordre social et moral sera positif pour l'avancée de leur idéologie de mort commune.
Il conviendra donc de libérer l'imitation négative, celle qui porte sur l'imitation d'appropriation source de rivalité : celle qui va permettre simultanément la destruction de l'ordre social et qui permettra de détruire les inhibitions morales. Ce travail de sape prend beaucoup de temps mais, pour ces ogres, la liberté est à ce prix.
Le désir est de nature mimétique.
            Lorsque je désire ce téléphone portable dernier cri, cette voiture rutilante, cette belle maison avec piscine, cette promotion dans ma carrière professionnelle, cette femme, cet homme, je suis persuadé que mon désir résulte exclusivement d’un choix libre et autonome. Il y a moi et l’objet de mon désir : le désir est parfaitement linéaire entre moi et l’objet, je sors ma carte bleue et je l’achète.
Cependant, si le désir n’était qu’exclusivement linéaire, les sentiments d’envie, de convoitise, de jalousie et de haine réciproque et les mots pour dire ces sentiments et ressentiments ne devraient pas exister ? Par ailleurs, dans la publicité, il ne devrait y avoir qu’une simple présentation des propriétés objectives des objets ? Or, à y regarder d’un peu plus près, mes sentiments d’envie autant que les stratégies publicitaires désignent la présence d’un autre ou des autres qui se montrent toujours totalement comblés par la possession de ces objets.
Enfin, n’avez-vous jamais ressenti cette perte d’intérêt pour l’objet une fois qu’il est en votre possession. Une sorte d’obsolescence non pas technique mais presque libidinale se dégage d’eux. Ainsi, si rapidement l’objet n’est plus le centre de mon désir, c’est peut-être que l’objet n’en est pas exclusivement le centre ?
L’architecture du désir n’est pas linéaire mais triangulaire. L’autre joue toujours un rôle déterminant dans ce triangle. Les objets possédés par l’autre semblent toujours plus désirables : « l’herbe est toujours plus verte dans le jardin du voisin. »
Mais, avant que le mimétisme devienne ontologique, il y a en amont un mimétisme portant sur le geste d’appropriation. Et l’imitation du geste d’appropriation ne se fera pas sans violence. Cette imitation du geste d’appropriation que René Girard nomme « mimésis d’appropriation » se rencontre chez l’Homme comme dans le monde animal.
René Girard dans « Des choses cachées depuis la fondation du monde » donne deux exemples frappants de l’imitation du geste d’appropriation :
a : « Si un individu (il s’agit ici d’un singe) voit un de ses congénères tendre la main vers un objet, il est aussitôt tenté d’imiter son geste. Il arrive aussi que l’animal, visiblement, résiste à cette tentation, et si le geste ébauché nous fait sourire parce qu’il nous rappelle l’humanité, le refus de l’achever, c’est-à-dire la répression de ce qui peut déjà se définir comme un désir, nous amuse encore plus. »
b : « Mettez un certain nombre de jouets, tous identiques, dans une pièce vide, en compagnie du même nombre d’enfants ; il y a de fortes chances que la distribution ne se fasse sans querelles. » (René Girard, « Des choses cachées depuis la fondation du monde », Éditions Grasset 1978, pages 16 et 17.)
On le voit, dès qu’un individu du groupe porte la main vers un objet, ce geste d’appropriation entraîne une imitation immédiate d’appropriation de ce même objet. Ainsi, si le geste d’appropriation porte bien initialement sur des objets qui assouvissent des besoins ou appétits de la vie animale (nourriture, femelle, etc.), il va surtout faire converger des mains avides vers un même objet et cela entraînera forcément le groupe dans des conflits qui ne seront pas sans violence.
Les objets ne provoquent donc pas en eux-mêmes les conflits, mais en revanche c’est bien l’imitation du geste d’appropriation qui les déclenche : si tous nous nous portons avidement  vers le même objet, « il y a de fortes chances que la distribution ne se fasse sans querelles. » : une situation de concurrence et de rivalité est alors inéluctable.
Si les animaux sont dotés de barrières instinctuelles qui les empêchent de s’entre-tuer, il n’en va de même chez l’homme. La rivalité mimétique ne sera pas arrêtée dans sa progression vers toujours plus de violence. Le mimétisme d’appropriation deviendra désir mimétique : désir selon le désir de l’autre.
  La nature du désir est mimétique et d’architecture triangulaire. Le système libéral libertaire le sait parfaitement, mais vous ne devez surtout pas en prendre pleinement conscience. Ce système veut que vous affirmiez une liberté sans faille, une autosuffisance à toute épreuve. Il veut que vous affirmiez la ligne droite alors que c’est toujours déjà le triangle qui travaille et qu’il s’efforce de faire travailler à plein régime : c’est le rôle de la publicité, de tous les médias de masse et de la sous culture mercantile anglo-saxonne.

C’est aussi la stratégie interindividuelle du pervers.

En somme, la nature mimétique du désir doit demeurer cachée à l’individu, le système ne fait qu’appuyer sur la pédale d’accélérateur afin d’augmenter le régime du moteur. Il appuie donc sur la mimésis d’appropriation pour faire jouer à plein régime l'orchestre du "désir selon le désir de l’autre".
Nous observons donc une double pression simultanée : sociale et interindividuelle :
1 - Par une propagande de masse via l'ensemble les médias, il s'agit de détruire les cadres sociaux et culturels. Il s’agit d'empêcher systématiquement l’imitation de modèles et de repères familiaux et sociaux, d'interdire la formation d’un cadre stabilisateur. Ainsi, en bonne logique perverse, le libéralisme libertaire fera partout et par tous les moyens de la propagande la promotion de l’autosuffisance et de l'individualisme : la personne belle, libre et riche qui ne doit rien aux autres et surtout pas aux anciens, à ses parents, à sa famille, à la tradition et encore moins aux perdants.
En effet, la stratégie dans ces médias de masse aux ordres sera de ringardiser de manière systématique tout ce qui relève des valeurs traditionnelles, des repères familiaux, historiques, des frontières, des catégories esthétiques, etc. Il s’agira également de culpabiliser, par le procédé de la victimisation, tous ceux qui osent encore faire des différences culturelles, territoriales, religieuses, etc.  Bref, toutes les formes de hiérarchisation seront considérées comme discriminatoires et immédiatement condamnées par la pensée dominante : c’est contraire au principe d’égalité. C’est ce que l’on nomme aujourd’hui le politiquement correct. Ce procédé va tellement loin aujourd’hui que des mots de la langue Française sont tout simplement supprimés : race, mademoiselle, par exemples (voir également toute la novlangue). Je n’ai guère besoin d’insister d’avantage sur ce point que vous avez tous observés et dont parfois vous souffrez dans votre vie quotidienne et/ou professionnelle.
Retenons que ce premier procédé a pour but principal de vous culpabiliser : de vous faire douter de vos repères. L’objectif est de vous isoler, de faire de vous une monade vide et pour ainsi dire abstraite. C’est-à-dire, le sujet parfait au service du libéralisme libertaire. Et ce à tel point que vous finissez par vous dire : « je suis un vieux con, je ne suis pas dans le vent. Il faut vraiment que je change.»  A ce stade les libéraux libertaires marquent un point décisif : vous êtes disposé à rentrer dans le jeu, car vous êtes désormais sur la pente du déracinement. Le premier virus mental est de provoquer le doute par le mécanisme de la culpabilisation. Pour les autres, ceux qui résistent, une stratégie d’isolement sera mise en œuvre. 
Il s'agit donc d'empêcher la socialisation de l'individu en l'arrachant à toutes les règles qui permettent l’accès au langage et au savoir (le savoir étant constitué de différences et de hiérarchies). Pousser l’individu, ainsi formaté, à s’autodéterminer, à choisir seul ses propres règles et ses propres comportements et ce dès le plus jeune âge. Pousser chacun à l’individualisme. Faire fonctionner à plein régime le mythe de la liberté et de l’égalité de toutes les choses, de tous les individus et de tous les comportements. Bref, rendre la société parfaitement horizontale en toute chose.
2 – Conjointement à cette destruction de l’ordre social, une intense attaque sur les rapports interindividuels sera menée. Les médias de masse aux ordres et toute la sous-culture mercantile anglo-saxonne (la publicité, le cinéma, la pornographie, la musique commerciale, l’art contemporain, les jeux vidéo, …), voir même l’organisation du travail : s'efforceront à faire tourner à plein régime le mécanisme de la rivalité mimétique. Il s'agira d'encourager l’individu à prendre systématiquement la pente de l'imitation des modèles proposés par la propagande : désirer selon le désir de l’autre et suggérer l’être de l’autre comme modèle à suivre. Il s'agira ici de favoriser les rivalités mimétiques ontologiques. Favoriser le déclenchement des luttes pour le prestige avec toutes les formes de structures d'autorités et encourager de la sorte le dépassement des inhibitions et des interdits moraux.
            Progressivement les libéraux libertaires peuvent espérer obtenir un Homme Nouveau : une sorte de monstre hyper consommateur de tout, livré aux débordements libidinaux. Une sorte de mutant bientôt totalement désinhibé. Un mutant répondant aux exigences de leur idéologie de mort. Un monstre qui refuse l’autorité, un monstre jamais rassasié de posséder, un monstre incapable de se contrôler ou de reporter ses désirs. Une sorte de mutant qui n’est plus ni homme ni femme, qui n’a plus de genre. Un mutant qui veut tout et tout de suite. Un mutant revendiquant très tôt son indépendance, sa liberté et la libre utilisation de son corps : "mon corps est ma propriété !" En bon produit du libéralisme libertaire, ce mutant fera de son corps son capital, capital qu’il souhaitera faire fructifier et utiliser comme il l’entendra.
Cet Homme Nouveau ainsi fabriqué exigera bientôt un cadre normatif : "je veux une norme qui me dise ce que je peux faire, c’est tout ! Et celui qui ne veut pas me donner ce cadre au nom de principes supérieurs, me fait l’offense d’une ignoble discrimination !" Il voudra même faire faire des enfants par d’autres et les acheter.
Nous pouvons déjà observer ce type d’individus hyperactifs, incapables de se concentrer, ne supportant plus la contradiction, ne respectant aucune contrainte et refusant toute forme de hiérarchie. Ils sont de plus en plus nombreux et souvent de plus en plus jeunes.

Nos gouvernements républicains, qui depuis longtemps ont abandonné tout cadre moral supérieur, qui ne reconnaissent aucune loi morale au-dessus de celles édictées par l’Homme et pour l’Homme (l’Homme étant le début et la fin de toute chose), se plieront forcément à la pression de ces mutants. C’est pourquoi, comme la république le fait à chaque fois, par démissions successives et faiblesse morale, elle écrira un texte de loi. Certes, ce texte sera initialement noir de contraintes, mais un texte malgré tout. A ce stade, nous imaginons facilement la suite : comme toujours les contraintes de papier sauteront les unes après les autres… Et bientôt nous y serons : le règne de l’indifférenciation totale. Le rêve d’Orwell sera réalisé.

Il sera là ce mutant armé de son attirail législatif et dépourvu enfin de toute empathie. C’est-à-dire ne vivant plus la joie et la souffrance de tout autre comme si elle était la sienne : un mutant définitivement fermé à l’esprit saint, à la grâce et à l’amour. 

Anticipation :

Nous ne pouvons pas encore imaginer comment sera le monde habité par ces mutants, mais nous pouvons déjà observer les premiers spécimens.
Le plus souvent nous pouvons les observer dans les milieux les plus propices à leur gestation artificielle rapide : les milieux cosmopolites, les médias, la sous-culture mercantile de masse, la finance, la publicité … C’est-à-dire l’ensemble des activités où l’on ne produit rien, où l’on n’est que rarement confronté au réel. Où l’oisiveté, le paraître, le pouvoir et l’argent sont au cœur du système. Ces zombies sont toujours proposés comme modèles par la propagande de masse. Nous les observons également dans les classes les plus basses de la société. Où les victimes du système ne pouvant devenir mannequin, acteur, journaliste, présentateur télé, …, deviennent racaille. Mais eux, ils vont en prison … Pour combien de temps encore ? 

"Que faire si Dieu n'existe pas, si Rakitine a raison de prétendre que c'est une idée forgée par l'humanité ? Dans ce cas l'homme serait le roi de la terre, de l'univers. Très bien ! Seulement, comment sera-t-il vertueux sans Dieu ? Je me le demande. [...] En effet, qu'est-ce que la vertu ? Réponds-moi Alexéi. Je ne me représente pas la vertu comme un chinois, c'est donc une chose relative ? L'est-elle, oui ou non ? Ou bien elle n'est pas une chose relative ? Question insidieuse. [...] Alors tout est permis ?" (Paroles de Mitia (Dimitri) dans Les frères Karamazov de Dostoïevski, 4e partie, Livre XI, chapitre 4).


Vincent pour l’Alliance Royale
Avril 2014

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