lundi 17 novembre 2014

Le politiquement correct : un puissant virus mental



Comme la sous-culture mercantile, le politiquement correct nous vient tout droit des États-Unis. Il s’agit d’un virus mental particulièrement dévastateur car il pervertit l’avancée morale la plus positive et la plus structurante de notre civilisation chrétienne : la révélation et la fin du mécanisme victimaire. 

L'expression, dérivée de l'américain "politically correct", décrit mal le phénomène mental et sociologique. Il serait plus précis de l'appeler "morale victimaire" qui décrit plus précisément le mécanisme de pensée : « il est interdit de faire des victimes ».
En France, cette "morale victimaire" dévoyée commence à faire ses ravages mentaux dans les années 80. Aujourd’hui, nous avons tous au sein de notre famille, dans notre entourage professionnel et amical, des personnes qui s’expriment en politiquement correct sans même sans s'en rendre compte. L’ensemble de l’oligarchie politico-médiatique ne pratique plus que la "morale victimaire".
Il s’agit d’une forme de langage qui cherche à ne déplaire à personne, à ménager toutes les  susceptibilités et tout particulièrement les catégories minoritaires considérées comme désavantagées. Cette forme de langage cherche à éviter de faire sentir à quiconque sa différence comme une infériorité ou un motif d’exclusion.
Parmi une liste qui tous les jours s’allonge, donnons quelques exemples significatifs : 



Le langage "politiquement correct" est utilisé en matière de races, d'ethnies, de cultures, de religions, de sexes, d'infirmités, de classes sociales, de tendances sexuelles, etc.[1] Il touchera donc la personne dans toutes ses dimensions : l’âme, l’esprit, le corps, le social.

1e phase du dévoiement : la mise en confiance sur un fondement chrétien

-        Cette démarche semble de prime abord parfaitement positive, louable et justifiée d’un point de vue moral.

Dans notre univers façonné en profondeur par le christianisme, il est moralement condamnable de discriminer, d’exclure, de rabaisser une personne, un groupe, une communauté, etc. Le christianisme nous enseigne en effet que nous ne pouvons, ni individuellement ni collectivement, nous réconcilier sur le dos d’une victime ou d’un groupe pris comme victime.
Qui pourrait et oserait soutenir le contraire ? Personne.
Or, le "politiquement correct", sous l’apparence d’une bonne intention  - « ne pas discriminer » - dissimule un terrible virus mental. Car il est le dévoiement et l’instrumentalisation à des fins de domination mentale d’une avancée civilisationnelle fondamentale enclenchée dans l’histoire par et grâce au christianisme : la révélation totale et parfaite du mécanisme victimaire[2].

-        Le politiquement correct ou l’utilisation de la connaissance du mécanisme victimaire à des fins de domination mentale de masse.

Idéologiquement et politiquement, la connaissance et l’utilisation consciente du mécanisme victimaire sont mises en œuvre pour interdire en amont toutes formes de critiques objectives au nom d’un interdit catégorique : « il est interdit de stigmatiser, car vous êtes sur le point de faire des victimes forcément innocentes, vous recherchez des boucs émissaires ! ». Il s’agit d’une forme très avancée de dictature mentale.
Ici, il convient de bien saisir toute la perversion de la manœuvre mentale.

2e phase du dévoiement : la culpabilisation couplée à l’auto-culpabilisation.

L’ingénierie sociale, au service de l’idéologie dominante, jouera sur le reste de morale chrétienne afin de culpabiliser les masses et  d’ostraciser les réfractaires qui critiquent la matrice et ses politiques :
-        Vous critiquez l’immigration de masse : attention vous êtes racistes, vous stigmatisez les étrangers !
-        Vous remettez en cause l’interprétation de certains faits historiques : attention vous êtes révisionniste, vous êtes antirépublicain, vous êtes antisémite !
-        Vous êtes opposé à l’idéologie du genre : attention vous êtes homophobe, vous stigmatisez une minorité !
-        Vous critiquez l’art contemporain : attention vous êtes un réactionnaire de droite !
-        Etc.


[1] Source : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Politiquement_correct.htm
[2] Voir à ce sujet : La Pensée de René Girard : http://ermitage.ouvaton.org/spip.php?article89


Ainsi, par le procédé de la culpabilisation, celui qui critique sera accusé de stigmatiser et il prendra immédiatement la place du bourreau. Il risque sur le champ l'excommunication sociale. L'excommunication est prononcée publiquement lorsque le "stigmatiseur" est étiqueté "extrémiste" (forcément toujours de droite). Toute forme de critique objective, allant à l’encontre des objectifs politiques de la matrice, sera qualifiée de victimaire. 

Simultanément, l’ingénierie sociale sait que sa stratégie de culpabilisation sera renforcée par une auto-culpabilisation. Cette auto-culpabilisation sera commandée par le principe chrétien qui est un des fondements de notre civilisation. En somme, l’accusation de la matrice sera apparemment validée par la morale chrétienne. C’est en cela que tient toute la perversité du procédé. Il s’agit là d’une arme redoutable, car celle-ci est en quelque sorte justifiée et renforcée par l’individu ou groupes d’individus désignés comme bourreaux.   

L’objectif de cette propagande est de bien spécifier à l’ensemble de la société : « regardez ce qui arrive à ceux qui stigmatisent, ils s’expulsent eux-mêmes de la société ». Aussi, nombreux sont ceux  qui spontanément auront tendance à adapter leurs discours, à rentrer dans le rang, à pratiquer l’autocensure : ils se tairont, baisseront la tête et retourneront, bien au chaud, dans la matrice.
Or, la matrice se gardera bien de rattacher ce fond de morale chrétienne aux autres commandements du christianisme : l’amour du prochain, la charité, le pardon, le respect de la vie et de Dieu.     
« [Le "politiquement correct"] C'est la religion de la victime détachée de toute transcendance, l'obligation sociale d'employer une véritable "langue de bois victimaire", qui vient du christianisme mais qui le subvertit plus insidieusement encore que l'opposition ouverte. » (René Girard, « Quand ces choses commenceront », page 74.)
Il s’agit d’une instrumentalisation de la loi de Dieu à des fins politiques en vue de la domination mentale et politique. Bref, il s’agit d’instaurer une dictature mentale en s’appuyant sur un principe moral fondateur mais détaché de l’ensemble des enseignements du Christ. Ce qui est appliqué ici est un procès stalinien à grande l’échelle. C’est une stratégie proprement satanique.
Nous savons que Satan singe le Christ. Mais la singerie de Satan ne s’arrête pas là.

3e stade du dévoiement : la rivalité mimétique contrôlée.

-        Le procédé de la culpabilisation couplé à l’auto-culpabilisation demeure trop visible.

Pris dans ce piège, chacun peut en effet s’en sortir en disant : « vous ne ferez pas de moi votre bouc émissaire ». Autrement dit : « je ne prendrais pas sur mon dos les fausses accusations que vous me faites. » Qui ne l’a jamais dit ? Il s’agit là encore d’un enseignement spécifiquement chrétien (la Passion du Christ).
L’accusateur est rapidement démasqué et la stratégie de domination mentale s’effondre. Même les hommes politiques, pourtant passés maîtres en la matière, hésitent aujourd’hui à l’utiliser de manière trop frontale.
Afin d’empêcher le dévoilement du procédé, il faut certes culpabiliser mais également déclencher une rivalité entre les protagonistes dans un contexte lui-même culpabilisant et fait de rivalités dans tous les domaines. Il faut que les protagonistes se lancent aux visages mimétiquement : « je ne suis pas ton bourreau », « si tu es mon persécuteur, c’est toi qui as commencé, moi je ne t’ai rien fait », « c’est faux, tu me persécutes », « non, c’est toi, … » Et ainsi de suite dans un va et vient incessant.  
Il convient donc que chaque protagoniste occupe la place du bourreau et de la victime alternativement. C’est-à-dire qu’il faut provoquer une accusation en retour. Il faut que le bourreau se mette à la place de la victime et accuse la victime de bourreau et ainsi de suite, dans un mouvement de balancier sans fin et de plus en plus rapide.

L’ingénierie sociale possède donc une connaissance de l’ensemble du principe victimaire : sa résolution qui passe par la désignation d’une victime, mais aussi le processus de la rivalité mimétique qui engendre cette victime.
L’ingénierie sociale possède exactement le même savoir que la tradition chrétienne, mais au lieu de continuer la révélation de ce mécanisme, afin d’empêcher son déclenchement, l’ingénierie sociale mettra tout en œuvre pour le faire fonctionner au service des objectifs politiques de la matrice (destruction des frontières, atomisation de la personne, destruction de la cellule familiale, destruction des repères historiques, religieux, etc.). Satan possède le même savoir que le Christ, mais le met au service du mal.
-        Quelles sont les conditions à réunir afin de  déclencher cette rivalité mimétique pour le statut de bonne victime ? 

Comment installer durablement cette fausse religion de la victime ? Par la rumeur, la falsification, la propagande et la provocation. Pour ce faire, l’idéologie dominante détient le pouvoir et tous les moyens de propagande de masse : éducation, presse, télévision, cinéma, l’édition, etc.
En fonction de ses objectifs (immigration, entretien artificiel de la lutte des classes, destruction de la cellule familiale, etc.), par ses moyens de propagande la matrice désignera des bonnes victimes. Elle manipulera ses bonnes victimes et en fera la promotion (exemples parmi d’autres : SOS Racisme ou la LICRA). La matrice tronquera des faits historiques afin de renforcer l’image des bonnes victimes forcément persécutées. Bref, elle instrumentalisera cette victime officielle dans le but que cette dernière attaque et que le « culpabilisateur » - le bourreau officiel désigné  - attaque en retour. La matrice mettra en place « la religion de la victime détachée de toute transcendance ».
En somme, le travail de la matrice consistera à construire un environnement idéologique au sein duquel il ne sera pas possible de s’extraire de la rivalité : un contexte où toutes les places et les rapports sont déjà les fruits de manipulations et de rivalités multiples. 

-        Quels sont les forces en présences afin de construire cet environnement ?

Le régime républicain est déjà une machine à broyer et à déraciner son propre peuple.  La république est fondée sur un génocide, le génocide des Vendéens : les Vendéens sont les victimes sacrificielles de la république.  Comme tout régime illégitime, la république est fondée sur le meurtre et le régicide (Louis XVI, Marie Antoinette, boucs émissaires types, dont le sacrifice fut destiné à refaire l’unité nationale). La république a ensuite comme principe moteur la destruction de la personne humaine en la réduisant à un individu isolé face à l’État tout puissant : l’État remplace Dieu, il est Dieu. L’individu est littéralement déraciné de toute communauté : il n’a plus d’histoire commune, il n’a plus de frontière, il n’a plus de famille, il n’a plus de religion : l’individu est relié à rien si ce n’est à l’État.  La famille n’a plus de père, la nation n’a plus de Père, le ciel n’a plus de Père. Dieu est éliminé de la société et des esprits. Bientôt les enfants seront des objets de consommation comme les autres (GPA et PMA). Les genres masculin et féminin seront éliminés comme étant des conditionnements essentiellement sociaux (théorie du genre). L’Homme est seul face à un horizon vide où prévaut la lutte pour quelques places et pour beaucoup : la lutte pour la survie. La république est elle-même construite sur la fausse lutte des partis politiques qui jouent à faire semblant de s’arracher le pouvoir, comme dans un mime rituel des rivalités meurtrières qui la fonda.
Simultanément, nous sommes tous soumis à la concurrence, à la production et à la consommation de masse. Il faut noter, en effet, que la pensée libérale est concomitante à la propagation de « l’esprit des lumières » en Europe. Partout le libéralisme instaura la loi de la rivalité qui désormais se propage à l’ensemble de la planète et fait de tous les pays un unique et immense champ de bataille en même temps qu’un immense parc Mickey. Bien entendu, l’ensemble de la stratégie est appelé : forces progressives et libération de tous les déterminismes.
Pour synthétiser, la matrice utilisera toutes ses forces qui ont pour point commun une lutte à mort contre toutes les formes d’enracinement : 
·        Les religions de la république, celles des droits de l’Homme, de la citoyenneté universelle et son culte des minorités persécutées (idéologie de l’antiracisme), minorités persécutées toujours encensées face à la majorité suspecte.
·        l’Eglise catholique systématiquement culpabilisée, accusée, provoquée, ringardisée et à l’histoire falsifiée ou tout simplement ignorée.
·        Le libéralisme libertaire (hédonisme et consumérisme) à l’échelle planétaire qui doit détruire toute identité, toute barrière territoriale, toute souveraineté et toute hiérarchie pour produire sans entrave et avec toujours plus d’économies d’échelles ses biens de consommation périssables.
·        L’idéologie écologiste, ennemi farouche de toute forme de patriotisme au nom d’une planète en danger de mort et que l’Homme blanc/chrétien/prédateur aurait " détruite " (dans les faits, l’écologie est un faux nez du libéralisme libertaire).
·        Les restes de l’internationalisme marxiste hostile aux frontières et aux identités (aujourd’hui totalement ralliée au libéralisme libertaire).
Ainsi, l’idéologie libérale libertaire, bien au chaud dans le cocon de la république, (et maintenant également au sein de  l’UE), sont toutes les deux des structures de péché. Car, elles utilisent le savoir et le pouvoir du mécanisme de la rivalité mimétique afin de manipuler et de provoquer des rivalités qui entraînent des mensonges, des actes violents et des injustes*. Par conséquent, elles sont à proprement parler sataniques, puisqu’elles singent le Christ, mais au service du mal et de la domination des esprits. 

*Voir à ce sujet le dernier article de Sandrine Pico-Deprez dans le N°83 du bulletin périodique officiel d’Alliance Royale : République et structures de péché  




Article de la section Alliance Royale Metz
Novembre 2014