Comme la sous-culture mercantile, le politiquement correct nous vient
tout droit des États-Unis. Il s’agit d’un virus mental particulièrement
dévastateur car il pervertit l’avancée morale la plus positive et la plus
structurante de notre civilisation chrétienne : la révélation et la fin du
mécanisme victimaire.
L'expression, dérivée de
l'américain "politically
correct", décrit mal le phénomène mental et sociologique. Il serait plus
précis de l'appeler "morale
victimaire" qui décrit plus précisément le mécanisme de pensée : « il est interdit de faire des
victimes ».
En France, cette "morale
victimaire" dévoyée commence
à faire ses ravages mentaux dans les années 80. Aujourd’hui, nous avons tous au
sein de notre famille, dans notre entourage professionnel et amical, des
personnes qui s’expriment en politiquement correct sans même sans s'en
rendre compte. L’ensemble de l’oligarchie politico-médiatique ne pratique plus
que la "morale victimaire".
Il s’agit d’une forme de langage qui cherche à ne déplaire à personne,
à ménager toutes les susceptibilités et
tout particulièrement les catégories minoritaires considérées comme
désavantagées. Cette forme de langage cherche à éviter de faire sentir à
quiconque sa différence comme une infériorité ou un motif d’exclusion.
Parmi une liste qui tous les jours s’allonge, donnons quelques
exemples significatifs :
Le langage
"politiquement correct" est utilisé en matière de races, d'ethnies,
de cultures, de religions, de sexes, d'infirmités, de classes sociales, de
tendances sexuelles, etc.[1] Il
touchera donc la personne dans toutes ses dimensions : l’âme, l’esprit, le
corps, le social.
1e phase du
dévoiement : la mise en confiance sur un fondement chrétien
-
Cette démarche semble de prime abord parfaitement
positive, louable et justifiée d’un point de vue moral.
Dans notre
univers façonné en profondeur par le christianisme, il est moralement
condamnable de discriminer, d’exclure, de rabaisser une personne, un groupe,
une communauté, etc. Le christianisme nous enseigne en effet que nous ne
pouvons, ni individuellement ni collectivement, nous réconcilier sur le dos
d’une victime ou d’un groupe pris comme victime.
Qui
pourrait et oserait soutenir le contraire ? Personne.
Or, le
"politiquement correct", sous l’apparence d’une bonne intention
- « ne pas discriminer » - dissimule un terrible virus mental. Car il
est le dévoiement et l’instrumentalisation à des fins de domination mentale d’une
avancée civilisationnelle fondamentale enclenchée dans l’histoire par et grâce
au christianisme : la révélation totale et parfaite du mécanisme victimaire[2].
-
Le
politiquement correct ou l’utilisation de la connaissance du mécanisme
victimaire à des fins de domination mentale de masse.
Idéologiquement et politiquement,
la connaissance et l’utilisation consciente du mécanisme victimaire sont mises
en œuvre pour interdire en amont toutes formes de critiques objectives au nom
d’un interdit catégorique : « il
est interdit de stigmatiser, car vous êtes sur le point de faire des victimes
forcément innocentes, vous recherchez des boucs émissaires ! ».
Il s’agit d’une forme très avancée de dictature mentale.
Ici, il convient de bien saisir
toute la perversion de la manœuvre mentale.
2e phase du dévoiement : la culpabilisation couplée
à l’auto-culpabilisation.
L’ingénierie sociale, au service
de l’idéologie dominante, jouera sur le reste de morale chrétienne afin de
culpabiliser les masses et d’ostraciser
les réfractaires qui critiquent la matrice et ses politiques :
-
Vous
critiquez l’immigration de masse : attention vous êtes racistes, vous
stigmatisez les étrangers !
-
Vous
remettez en cause l’interprétation de certains faits historiques :
attention vous êtes révisionniste, vous êtes antirépublicain, vous êtes
antisémite !
-
Vous êtes
opposé à l’idéologie du genre : attention vous êtes homophobe, vous
stigmatisez une minorité !
-
Vous
critiquez l’art contemporain : attention vous êtes un réactionnaire de
droite !
-
Etc.
[1]
Source : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Politiquement_correct.htm
[2] Voir à
ce sujet : La Pensée de René Girard : http://ermitage.ouvaton.org/spip.php?article89
Ainsi, par le procédé de la
culpabilisation, celui qui critique sera accusé de stigmatiser et il prendra
immédiatement la place du bourreau. Il risque sur le champ l'excommunication
sociale. L'excommunication est prononcée publiquement lorsque le
"stigmatiseur" est étiqueté "extrémiste" (forcément toujours
de droite). Toute forme de critique objective, allant à l’encontre des
objectifs politiques de la matrice, sera qualifiée de victimaire.
Simultanément, l’ingénierie sociale sait que sa stratégie de
culpabilisation sera renforcée par une auto-culpabilisation. Cette
auto-culpabilisation sera commandée par le principe chrétien qui est un des
fondements de notre civilisation. En somme, l’accusation de la matrice sera apparemment
validée par la morale chrétienne. C’est en cela que tient toute la perversité
du procédé. Il s’agit là d’une arme redoutable, car celle-ci est en quelque
sorte justifiée et renforcée par l’individu ou groupes d’individus désignés
comme bourreaux.
L’objectif de cette propagande
est de bien spécifier à l’ensemble de la société : « regardez ce qui arrive à ceux qui stigmatisent, ils s’expulsent
eux-mêmes de la société ». Aussi, nombreux sont ceux qui spontanément auront tendance à adapter
leurs discours, à rentrer dans le rang, à pratiquer l’autocensure : ils se
tairont, baisseront la tête et retourneront, bien au chaud, dans la matrice.
Or, la matrice se gardera bien de
rattacher ce fond de morale chrétienne aux autres commandements du
christianisme : l’amour du prochain, la charité, le pardon, le respect de
la vie et de Dieu.
« [Le "politiquement
correct"] C'est
la religion de la victime détachée de toute transcendance, l'obligation sociale
d'employer une véritable "langue de bois victimaire", qui vient du
christianisme mais qui le subvertit plus insidieusement encore que l'opposition
ouverte. » (René Girard, « Quand ces choses
commenceront », page 74.)
Il s’agit d’une
instrumentalisation de la loi de Dieu à des fins politiques en vue de la
domination mentale et politique. Bref, il s’agit d’instaurer une dictature
mentale en s’appuyant sur un principe moral fondateur mais détaché de
l’ensemble des enseignements du Christ. Ce qui est appliqué ici est un procès
stalinien à grande l’échelle. C’est une stratégie proprement satanique.
Nous savons que Satan singe le
Christ. Mais la singerie de Satan ne s’arrête pas là.
3e stade du dévoiement : la rivalité mimétique
contrôlée.
-
Le
procédé de la culpabilisation couplé à l’auto-culpabilisation demeure trop
visible.
Pris dans ce piège, chacun peut
en effet s’en sortir en disant : « vous
ne ferez pas de moi votre bouc émissaire ». Autrement dit : « je ne prendrais pas sur mon dos les
fausses accusations que vous me faites. » Qui ne l’a jamais dit ?
Il s’agit là encore d’un enseignement spécifiquement chrétien (la Passion du
Christ).
L’accusateur est rapidement
démasqué et la stratégie de domination mentale s’effondre. Même les hommes
politiques, pourtant passés maîtres en la matière, hésitent aujourd’hui à
l’utiliser de manière trop frontale.
Afin d’empêcher le dévoilement du
procédé, il faut certes culpabiliser mais également déclencher une rivalité
entre les protagonistes dans un contexte lui-même culpabilisant et fait de
rivalités dans tous les domaines. Il faut que les protagonistes se lancent aux
visages mimétiquement : « je ne suis pas ton bourreau »,
« si tu es mon persécuteur, c’est toi qui as commencé, moi je ne t’ai rien
fait », « c’est faux, tu me persécutes », « non, c’est toi,
… » Et ainsi de suite dans un va et vient incessant.
Il convient donc que chaque protagoniste occupe la place du bourreau et
de la victime alternativement. C’est-à-dire qu’il faut provoquer une accusation
en retour. Il faut que le bourreau se mette à la place de la victime et accuse
la victime de bourreau et ainsi de suite, dans un mouvement de balancier sans
fin et de plus en plus rapide.
L’ingénierie sociale possède donc une
connaissance de l’ensemble du principe victimaire : sa résolution qui
passe par la désignation d’une victime, mais aussi le processus de la rivalité
mimétique qui engendre cette victime.
L’ingénierie sociale possède exactement le
même savoir que la tradition chrétienne, mais au lieu de continuer la
révélation de ce mécanisme, afin d’empêcher son déclenchement, l’ingénierie
sociale mettra tout en œuvre pour le faire fonctionner au service des objectifs
politiques de la matrice (destruction des frontières, atomisation de la
personne, destruction de la cellule familiale, destruction des repères
historiques, religieux, etc.). Satan possède le même savoir que le Christ, mais
le met au service du mal.
-
Quelles sont les conditions à réunir afin
de déclencher cette rivalité mimétique pour
le statut de bonne victime ?
Comment
installer durablement cette fausse religion de la victime ? Par la rumeur,
la falsification, la propagande et la provocation. Pour ce faire, l’idéologie
dominante détient le pouvoir et tous les moyens de propagande de masse : éducation,
presse, télévision, cinéma, l’édition, etc.
En
fonction de ses objectifs (immigration, entretien artificiel de la lutte des
classes, destruction de la cellule familiale, etc.), par ses moyens de
propagande la matrice désignera des bonnes victimes. Elle manipulera ses bonnes
victimes et en fera la promotion (exemples parmi d’autres : SOS Racisme ou
la LICRA). La matrice tronquera des faits historiques afin de renforcer l’image
des bonnes victimes forcément persécutées. Bref, elle instrumentalisera cette
victime officielle dans le but que cette dernière attaque et que le
« culpabilisateur » - le bourreau officiel désigné - attaque en retour. La matrice mettra en
place « la religion de la victime
détachée de toute transcendance ».
En somme, le
travail de la matrice consistera à construire un environnement idéologique au
sein duquel il ne sera pas possible de s’extraire de la rivalité : un
contexte où toutes les places et les rapports sont déjà les fruits de
manipulations et de rivalités multiples.
-
Quels
sont les forces en présences afin de construire cet environnement ?
Le régime républicain est déjà
une machine à broyer et à déraciner son propre peuple. La république est fondée sur un génocide, le
génocide des Vendéens : les Vendéens sont les victimes sacrificielles de
la république. Comme tout régime
illégitime, la république est fondée sur le meurtre et le régicide (Louis XVI,
Marie Antoinette, boucs émissaires types, dont le sacrifice fut destiné à
refaire l’unité nationale). La république a ensuite comme principe moteur la destruction
de la personne humaine en la réduisant à un individu isolé face à l’État tout
puissant : l’État remplace Dieu, il est Dieu. L’individu est littéralement
déraciné de toute communauté : il n’a plus d’histoire commune, il n’a plus
de frontière, il n’a plus de famille, il n’a plus de religion : l’individu
est relié à rien si ce n’est à l’État. La
famille n’a plus de père, la nation n’a plus de Père, le ciel n’a plus de Père.
Dieu est éliminé de la société et des esprits. Bientôt les enfants seront des
objets de consommation comme les autres (GPA et PMA). Les genres masculin et
féminin seront éliminés comme étant des conditionnements essentiellement
sociaux (théorie du genre). L’Homme est seul face à un horizon vide où prévaut
la lutte pour quelques places et pour beaucoup : la lutte pour la survie.
La république est elle-même construite sur la fausse lutte des partis
politiques qui jouent à faire semblant de s’arracher le pouvoir, comme dans un
mime rituel des rivalités meurtrières qui la fonda.
Simultanément, nous sommes tous
soumis à la concurrence, à la production et à la consommation de masse. Il
faut noter, en effet, que la pensée libérale est concomitante à la propagation
de « l’esprit des lumières » en Europe. Partout le libéralisme
instaura la loi de la rivalité qui désormais se propage à l’ensemble de la
planète et fait de tous les pays un unique et immense champ de bataille en même
temps qu’un immense parc Mickey. Bien entendu, l’ensemble de la stratégie est
appelé : forces progressives et libération de tous les déterminismes.
Pour synthétiser, la matrice
utilisera toutes ses forces qui ont pour point commun une lutte à mort contre
toutes les formes d’enracinement :
·
Les religions de la république, celles des droits de l’Homme, de
la citoyenneté universelle et son culte des minorités persécutées (idéologie de
l’antiracisme), minorités persécutées toujours encensées face à la majorité
suspecte.
·
l’Eglise catholique systématiquement culpabilisée, accusée,
provoquée, ringardisée et à l’histoire falsifiée ou tout simplement ignorée.
·
Le
libéralisme libertaire (hédonisme et consumérisme) à
l’échelle planétaire qui doit détruire toute identité, toute barrière
territoriale, toute souveraineté et toute hiérarchie pour produire sans entrave
et avec toujours plus d’économies d’échelles ses biens de consommation
périssables.
·
L’idéologie écologiste, ennemi farouche de toute forme de
patriotisme au nom d’une planète en danger de mort et que l’Homme blanc/chrétien/prédateur
aurait " détruite " (dans les faits, l’écologie est un faux nez du libéralisme libertaire).
·
Les
restes de l’internationalisme marxiste hostile aux
frontières et aux identités (aujourd’hui totalement ralliée au libéralisme
libertaire).
Ainsi, l’idéologie libérale libertaire, bien au chaud dans
le cocon de la république, (et maintenant également au sein de l’UE), sont toutes les deux des structures de
péché. Car, elles utilisent le savoir et le pouvoir du mécanisme de la rivalité
mimétique afin de manipuler et de provoquer des rivalités qui entraînent des
mensonges, des actes violents et des injustes*. Par conséquent, elles sont à
proprement parler sataniques, puisqu’elles singent le Christ, mais au service
du mal et de la domination des esprits.
*Voir à ce sujet le
dernier article de Sandrine Pico-Deprez dans le N°83 du bulletin périodique
officiel d’Alliance Royale : République et structures de péché
Article de la section Alliance Royale Metz
Novembre 2014
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