Dans le camp royaliste, certains pensent que le système électoral républicain peut être un moyen d’accéder au pouvoir ou tout au moins de diffuser notre message.
Gagner des postes importants, peut-être celui de président
de la république, est-il envisageable ?
Cela je crois est impossible. Il faut avoir énormément
d’argent, prêté par les banques, qui ne prêteront pas à un candidat dont le
programme ne leur convient pas. Admettons que de généreux mécènes nous
soutiennent, toutes les sommes réunies seraient englouties
si le score de 5% n’est pas atteint.
Cela serait-il néanmoins possible, que ferait ce président
royaliste ?
Dans le passé, quand la France était beaucoup moins
déchristianisée et républicanisée qu’aujourd’hui, nous avons eu un président
royaliste, le maréchal Mac-Mahon, et une chambre à majorité royaliste.
Au fil du temps, la mise en place progressive du système et
de la pensée républicaine à permis d’évincer de la politique le camp royaliste
jadis majoritaire, car ce système repose sur des impostures trompant l’opinion
et qu’on ne peut accepter sans être certain d’être perdant à terme.
Ce sont ces impostures auxquelles le maréchal Mac-Mahon
voulait que le comte de Chambord, l’héritier de la Couronne, adhère, afin de
lui remettre le pouvoir, disons plutôt une certaine forme de pouvoir ne gênant
pas la mécanique républicaine. Il a, avec raison, refusé.
On pourrait résumer ces impostures en un mot :
démocratie.
Être contre la démocratie ce n’est pas être pour la
dictature, c’est être contre une illusion inapplicable et qui n’a d’ailleurs
jamais été appliquée (mais qui masque autre chose). Si l’on est pour le bien commun, on est contre la
démocratie.
Pourquoi en effet l’opinion majoritaire serait-elle la
meilleure ? L’opinion majoritaire est bien souvent l’opinion démagogique.
La bonne opinion est celle qui correspond à une vérité immanente. Une loi est
bonne parce qu’elle est conforme à la justice et au bien, pas parce qu’une
arithmétique absurde, prétendant faire la moyenne de l’ensemble des opinions,
l’a désignée bonne.
Nous savons, nous royalistes, qu’il faut une continuité et
une cohérence dans l’action politique.
Depuis la République, la France titube de gauche à droite et
finit par s’embourber de plus en plus profondément. Ce n’est pas de la foule,
manipulée par les medias appartenant aux grandes multinationales, qu’on peut
espérer une pensée cohérente et suivie. Il faut une famille pour incarner cette
pensée et la mener génération après génération. Une famille sans cesse sous le
regard du peuple, qu’on peut interpeller librement dans ses palais (comme on
pouvait le faire du roi à Versailles), une famille sous le feu des projecteurs
qui ne peut échapper que difficilement à ses devoirs si tant est que l’envie
lui en prenne. Voilà la meilleure forme du pouvoir, bien différente de
l’actuel, détenu en Europe par des eurocrates inconnus et soumis dans l’ombre à
toutes les sollicitations.
Bref, participer aux élections n’est-ce pas contribuer à
maintenir un jeu de dupes ?
Des enquêtes montreraient que le candidat élu à la fonction
présidentielle et celui qui passe le plus à la télévision, à la minute près.
Quel est le but réel des élections ? Devant le désastre
national, les gens ont le sentiment de se venger en glissant dans l’urne le
bulletin interdit, celui qui est susceptible de tout faire sauter. Bien
sûr rien ne saute jamais, il s’agit juste de faire croire à l’urneur qu’il a
un petit pouvoir personnel, qu’il a la possibilité de faire peur aux puissants
alors qu’il n’a face à lui qu’une galerie d’acteurs stipendiés.
Voilà à quoi se réduit l’action de beaucoup de notre camp, qui ne supportent
plus ce système dont ils ont compris la nocivité : allez régulièrement s'isoler dans l'ombre pour déposer leur bulletin dans l’endroit approprié, faire où on leur dit de faire, puis attendre patiemment le dépouillement de leur obole.
Voilà comment la France est hypnotisée depuis des décennies
par un barnum médiatique qui n’a jamais rien changé à son long et inexorable déclin. A peine
a-t-on remarqué que lors d’un certain référendum sur un traité
« européen », l’avis exprimé a été magistralement foulé aux pieds.
Tous les autres grands enjeux (comme par exemple aujourd’hui le traité
transatlantique) se discutent dans l’ombre.
La démocratie est une chimère et la république un système de
corruption, voici un exemple qui l’illustre à merveille : le 15 avril
dernier, les élus de Sens Commun (une émanation politique de la Manif pour
Tous) des Pays de Loire, ont voté des subventions pour l’AIDES, association qui
promeut le lobby LGBT. Ils ont voté également pour l’AFEV, une association de
gauche. Ils ont voté pour le Planning Familial, qui encourage l’avortement. Ils
ont voté enfin pour le Pass Contraception, qui délivre aux mineures de quoi
avorter en contournant l’autorité légale de leurs parents. Voilà des élus
jeunes et plein d’idéaux, qu’on soupçonnerait les moins incorruptibles, mais qui dès
leurs places acquises obéissent aux pressions du système, aux consignes de parti, et délaissent le combat
qui les a pourtant porté aux premiers strapontins. Désormais, ils ne défendront
plus le bien, le beau et le vrai, désormais ils feront de la politique.
Ne nous faisons pas d’illusion, dans l’arène républicaine et
ses chausse-trappes nous ne vaincrons jamais les lions du système, au contraire
nous leur servons de chair fraiche.
Talmont
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