Camille Desmoulins, le 21 octobre 1792, à la tribune des Jacobins. Discours publié par le grand historien républicain Alphonse Aulard.
"Nous avons pu chercher à persuader au peuple qu'il avait voulu être libre. (...) Mais devant ce grand nombre de législateurs qui m'écoutent, et en présence des médecins, ce n'est pas le moment de parler comme en présence du malade.
Oui messieurs, pour ceux qui ainsi que moi ont consacré depuis trois ans toutes leurs pensées à la Révolution, qui ont suivi celle qui s'est faite, au lieu où elle s'est faite, ce n'est point un paradoxe que le peuple ne la demandait point, qu'il n'est pas allé au devant de la liberté, mais qu'on lui a conduit. (...)
Mais il n'est pas temps encore de rendre gloire à tous ceux à qui il appartient et de venger les machinistes de la Révolution de ce que j’appellerais l'ingratitude de la nation, si la nation avait voulu ce nouvel ordre des choses.
Le peuple de Paris n'a été qu'un instrument de la Révolution.
L'histoire nous dira quels en furent les ingénieurs. Ce n'est point faire de notre Révolution une Révolution à part. C'est au contraire la faire semblable à presque toutes les autres que de dire que ce n'est point le peuple qui l'a voulu, qui l'a faite.
Partout c'est le petit nombre, deux ou trois citoyens, qui ont fait les révolutions.
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